Arrivée à l`aéroport à 8h du matin après 1h de trajet en bus local, le vol est prévu à 10h pour rejoindre Cayo Coco où Arthur (boss de Florent) nous attend pour accueillir les clients qui arrivent de Montréal pour la semaine de cours de kite. À l`affichage du petit aéroport ne figure pas notre vol… Au comptoir de la compagnie, ils n`ont aucune idée de quel vol on parle… A l`accueil on arrive à convaincre une d`appeler les autres terminaux (qui se trouvent à quelques kilomètres de là) pour savoir si on s`est trompé d`endroit, personne n`a la moindre info sur ce supposé vol…comment dire ? C`est la panique ! les allers retours d`un comptoir à un autre en cherchant désespérément une explication, on est sensé décoller dans 30 mn et pas signe de vie de notre avion mystérieusement inexistant. Je perds patience… (d`accord j`en ai pas beaucoup mais avouez que c`est inquiétant non ?). Finalement une sorte de gérante de la compagnie nous dit qu’elle va prendre contact avec le siège de la compagnie qui se trouve à l`étage pour trouver une solution…ça fait déjà 2h qu`on se pose des questions. Une heure après, elle redescend avec son café et biscuit pour nous dire que le vol a été annulé. Sans rire ? Par la force des choses on l`avez déduit de nous-même mais merci pour l`info !
Solution de rechange, un taxi viendra nous chercher pour nous y amener. Bon c`est bien au moins on a une solution de rechange. On attend juste un mail de confirmation de la direction. Ok parfait. Est-ce que je peux juste envoyer un mail à Arthur pour le prévenir ou appeler l`hôtel pour laisser un message ? Non désolé on n`a pas internet ! Ah… et donc le mail (vous) de confirmation vous allez le recevoir comment ? Pas de réponse… et pour le message à l`hôtel ? Ben pas internet non plus pour trouver le numéro… Comme première journée de travail pour Florent c`est un peu raté.
On espère juste qu`il ne nous en tiendra pas rigueur une fois l`explication donnée.
Un petit miracle s`opère, d`une façon mystérieuse la confirmation est donnée, il ne reste plus qu`à attendre le taxi…encore une bonne heure. Le voilà, on part ! quelques kilomètres plus loin, le taxi s`arrête sur un parking, on est invité à descendre et monter dans une autre voiture louée pour l`occasion avec un « faisant fonction de taxi ». On capte un échange de main à main…peu importe pourvu qu`on arrive ! Un peu étrange ce presque taxi (qui) dont le chauffeur se balance inlassablement d`avant en arrière les mains clouées sur son volant… la conversation ne prend pas trop d`ailleurs.

Pas grave ce n`est que 5h de route. Après quelques heures, arrêt obligatoire à la pompe à essence…en cours de réapprovisionnement. Ne sachant pas combien d`heures cela pouvait durer et nous sachant pressés, notre chauffeur se fait indiquer une autre station à quelques kilomètres de là. Ça c`est la théorie parce qu`en pratique on a roulé plus de 40km en s`arrêtant pour demander notre chemin car on avait quitté « l`autoroute ».
Nous nous enfoncons dans l`arrière-pays, nous avons traversé des petits villages en slalomant entre les vaches, poules, vélos, charriotes ou autres âmes vivantes sans certitude d`être dans la bonne direction ! Après 6h de route, on arrive avec soulagement au barrage de police et on apprend que l`île étant interdite aux locaux (en dehors de ceux qui y travaillent mais qui ne peuvent y vivre pour autant), il faut une autorisation de passage.
Comme nous n`avons pas un « vrai » taxi, le policier nous demande de voir nos papiers et confirmation de réservation de l`hôtel, contrat de location de la voiture… Le monsieur habilité à nous faire cette autorisation est rentré chez lui, il finit à 17h et il est 18h. Demi-tour jusqu`au village voisin pour trouver la maison du monsieur, faire le papier, payer une taxe et revenir au barrage, repayer une autre taxe et ENFIN franchir la barrière comme on pourrait franchir les portes d`un paradis imaginé ! Plus que…60km, arrivée à l`hôtel à 19h30 après 7h30 de route. Et là le réceptionniste ne trouve pas notre réservation malgré les papiers montrés ! AAAaaaahhhhhhhhhh !!!!!
Fausse alerte, c`est bon pour la réservation. Sauf qu`au lieu d`être avec le groupe dans les bungalows près du spot de kite on est à l`autre bout. C`est pas grave on verra ça demain, à chaque jour suffit sa peine, pour aujourd’hui ça ira ! On croise enfin Arthur avec le groupe au réfectoire qui après nos explications teintées d`appréhension finit par dire « j`étais pas inquiet je sais comment ça se passe ici, bienvenu à Cuba ! ».
Soulagement…

Le groupe est très sympa, on mange, boit et kite alors que demander de plus ? Le spot est splendide et nous avons réussi à avoir une chambre avec les autres. De belles rencontres ! Un soir où l`alcool à volonté a eu raison de nous, la bêtise s`est invitée dans nos esprits. Il se trouve que l`espèce de grande voiture de golf taille mini bus étant garée devant l`entrée de l`hôtel, clés sur le contact…disons qu`on est parti en promenade en l`empruntant quelques temps et qu`on l`a garée en lieu sûr mais peu habituel pour un véhicule. Fou rire garanti d`observer le plus discrètement possible assis sur les canapés à siroter un autre cocktail, le pauvre chauffeur en panique et cherchant partout son bus…pas sympa mais qu`est-ce qu`on a ri ! Comme on a estimé que ce divertissement n`était pas suffisant pour éponger notre soif de bêtises, nous sommes allés faire quelques tours de plages (marée basse aidant) avec le quad loué par l`un d`entre nous ce qui n`a pas vraiment plu à la sécurité… Quand on vous dit que presque tout se monnaie… Quelques billets pour 1h30 d`autorisation d`aller/retour sur la plage. Comme ce n’était toujours pas suffisant, on a confectionné à l`aide du fil à linge et d`un bout de bois un palonnier pour faire du wake tracté par le quad. Finalement le gars de la sécurité qui nous a définitivement pris pour des furieux, a bien ri aussi ! Une partie de la semaine a consisté aussi à préparer notre retour sur La Havane.

Il nous avait été assuré qu`il nous suffirait de passer un coup de fil de l`hôtel pour confirmer à quelle heure on voulait réserver le taxi. Si seulement… Je vous passe les détails de mon investigation qui a pris l`allure d`une enquête de longue…très longue haleine. La vieille du départ nous n`avions toujours pas pu joindre quelqu`un de la compagnie capable de nous confirmer qu`il y aurait bien un taxi pour nous ramener à La Havane. C`est dans des moments comme ça qu`on regrette amèrement ne pas avoir été plus assidu aux cours d`espagnol ! Le représentant d`une autre compagnie arrivera à démêler la situation, taxi réservé pour 9h le lendemain, on prend de la marge hein, on a appris notre leçon ! le retour se passe sans encombre en 6h de route. Rebelote le lendemain pour le bus local en direction de l`aéroport (6h du matin). Arrivée 7h, décollage prévu pour 9h. pas notre vol à l`affichage !!!! Non ok pour l`anecdote une fois mais pas deux ! Sur le billet pas d`autres indications ; on apprend qu`il y a un deuxième aéroport international (original non pour une île). Avec notre dernier CUC (monnaie locale ; 1 CUC = 1 euros), on négocie un taxi pour effectuer le changement.
Je pense honnêtement que face à mon air ahuri il a dû avoir pitié de nous…Bien arrivés à Montréal !